Les vertes collines qui bordaient autrefois les villes marocaines de Fez, d’Ifrane et d’Oujda ont pris une couleur paille. Des années de pâturage intensif ont appauvri le sol de ses nutriments. Seuls les plus anciens habitants du village se souviennent de la verdure et de la fraîcheur qui régnaient à l’origine dans leur foyer.
L’absence des forêts anciennes est si réelle, si frappante, qu’elle en devient presque palpable.
L’un de nos sites de plantation, situé à proximité de la communauté juive de Ouarzazate.
Nous nous sommes rendus au Maroc il y a deux semaines afin de trouver une solution. Voilà ce que nous allons faire : vos recherches financeront six nouvelles pépinières autour de Fez, d’Ifrane et d’Oujda. Ces pépinières produiront, dans un premier temps, 1,3 million d’arbres à fruits et à noix. Grâce à des puits alimentés en énergie solaire, elles seront totalement autosuffisantes.
Cette pépinière à Fez sera en partie gérée par des écoliers.
Voici la photo que nous allons utiliser pour comparer l’état des lieux avant et après notre intervention. Ces vastes terrains, que l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah a généreusement mis à notre disposition, forment le site de l’une de nos futures pépinières.
Notre pépinière en devenir à Ifrane se situe à proximité de l’école primaire Salam. Les arbres seront distribués aux agriculteurs ainsi qu’à d’autres écoles.
Notre plus grande pépinière au Maroc occupe les terrains de l’Université Al Akhawayn.
Le système d’irrigation goutte-à-goutte est ce qu’on peut trouver de plus économe en eau.
Les arbres fruitiers, à terme, redonneront aux collines du nord du Maroc leur fertilité d’origine, et ce de façon durable: les arbres fruitiers représentent une alternative économique plus intéressante que l’élevage de chèvres, qui constitue l’une des principales causes du déclin écologique de la région.
Les agriculteurs de Taroudant sont pour la plupart passés à la culture d’arbres fruitiers.
Hussein (au centre) nous a raconté qu’à mesure que les arbres poussaient, l’amour entre lui et sa femme grandissait.
Un projet aussi ambitieux et novateur se devait d’être géré par un acteur expérimenté comme la High Atlas Foundation. Présente dans la région depuis 17 ans, la fondation américano-marocaine a largement démontré son intégrité et son talent.
À Tadmant, nous avons vu qu’aucun amas de pierres ne pouvait empêcher la High Atlas Foundation de créer une pépinière florissante.
Dans le village de Taroudant, où la High Atlas Foundation a lancé son premier projet, nous avons appris comment les arbres fruitiers peuvent permettre à une communauté de s’en sortir.
À l’Université Hasan II, nous avons découvert comment la High Atlas Foundation partage ses connaissances avec la jeunesse marocaine.
La High Atlas Foundation dispense un cours sur la gestion participative de projets environnementaux.
Une pépinière à Ourika, entièrement gérée par des femmes, nous a rassurée sur la capacité de la High Atlas Foundation à développer les moyens d’action des groupes marginalisés à travers des projets environnementaux. «Il y a deux ans, ces femmes rurales se seraient même pas laissé photographier,» nous a avoué Amina, la responsable du projet. «Le fait d’être en charge d’une si grande pépinière et de voir leur indépendance économique renforcée leur a donné confiance en leur potentiel».
La pépinière de la High Atlas Foundation à Ourika aide les femmes à devenir économiquement indépendantes.
L'une des pépinières que vos recherches financent actuellement nous a particulièrement marqués. Elle se trouve aux côtés du Centre pour jeunes Ben Driss à Fez – un foyer destiné aux enfants qui ont quitté l’école, ont été rejetés par leurs familles, ont eu des démêlés avec la justice ou ont été victimes de crimes violents.
Nous n’aurions jamais pu imaginer qu’autant de joie et d’espérance puisse émerger d’un lieu aussi triste.
Hébergés et nourris, les enfants du Centre Ben Driss poursuivent leurs études et ont la possibilité d’apprendre un métier artisanal.
Le projet de pépinière imaginé par la High Atlas Foundation et que vos recherches ont permis de concrétiser enseigne aux enfants la culture des arbres fruitiers. Après s’être occupé des arbres pendant un an, les enfants les donneront à des agriculteurs locaux. Ils s’intègrent donc au sein d’une communauté en aidant celle-ci à prospérer.
Notre pépinière du Centre Ben Driss est prête pour l’ensemencement.
Une pépinière a en réalité bien plus à offrir que des arbres. Elle peut transformer des personnes marginalisées en membres à part entière de la communauté. Elle peut offrir une seconde chance, même aux plus vulnérables.
Ces succès sont aussi les vôtres. Les jeunes arbres qui poussent dans nos pépinières à Fez, le puits que nous sommes en train de construire à Ourika, l’abricotier qui sera planté à Ifrane: ce sont vos recherches qui portent leurs fruits.