La plupart d'entre nous participent à la destruction de la planète. Même en achetant des gourdes réutilisables et en triant nos déchets, nous produisons au quotidien du CO₂ qui contribue au réchauffement climatique. Et nous en produisons plus que nous le devrions.
Pour plafonner la hausse de température à seulement 2°C supplémentaires, il ne faudrait pas rejeter plus d'environ 750 milliards de tonnes de CO₂ d'ici 2050. En prenant en compte l'augmentation de la population, cela signifie que chacun de nous a un budget annuel de 2,3 tonnes de CO₂. Ce qui correspond à un vol aller simple entre Paris et San Francisco.
Il paraît donc logique de vouloir compenser les émissions qu'on ne peut pas éviter, en payant quelqu'un qui fera disparaître la quantité de carbone qu'on a rejetée et effacera donc notre empreinte sur la planète. Les entreprises sont nombreuses à avoir choisi cette approche et utilisent souvent la compensation de leurs émissions pour se dire « neutres en carbone ».
Le marché de la compensation carbone présente des avantages évidents. Les émetteurs du CO₂ achètent des crédits carbone, ce qui encourage d'autres personnes à trouver des techniques efficaces pour supprimer le dioxyde de carbone ou empêcher son émission. Ces personnes, en retour, sont payées pour leurs efforts.
Mais derrière cette logique qui paraît évidente se cachent des dangers pas toujours faciles à cerner.
Pourquoi la compensation carbone ne marche pas toujours : de l'argent mal distribué
Le marché du carbone (qui est un marché libre) encourage les vendeurs à optimiser leurs profits en trouvant la façon la moins chère de compenser les émissions de gaz à effet de serre, par exemple en brûlant le méthane généré par les puits de pétrole, plutôt que de chercher des solutions qui garantiraient vraiment la protection de notre avenir.
Les crédits carbone pas chers donnent quant à eux une excuse aux entreprises, et même aux pays, pour continuer à détruire l'environnement : en s'acquittant d'une petite somme, ils peuvent se dire neutres en carbone changer leurs pratiques en matière d'environnement. Devenir une structure plus verte et plus durable est souvent plus cher que d'acheter des crédits carbone. D'un point de vue financier, le marché du carbone encourage donc les structures à poursuivre leurs activités polluantes.
Comment compenser les émissions de gaz à effet de serre sans aggraver la situation
Dans un monde meilleur, qu'on peut bel et bien envisager, tout le monde réduirait ses émissions. Surtout les entreprises. Celles-ci n'utiliseraient pas la compensation carbone pour se dispenser d'investir dans des initiatives plus respectueuses de l'environnement, comme la création de leur propre énergie renouvelable. Elles ne compenseraient que les émissions carbone absolument impossibles à éviter (qui seraient en petite quantité), en finançant par exemple la construction d'éoliennes. Mais elles iraient encore plus loin : elles compenseraient également leurs émissions carbone rejetées par le passé. Elles pourraient le faire en plantant des arbres, l’une des seules manières d'absorber du CO₂ à grande échelle.
Cependant, toutes les méthodes de compensation ne se valent pas. Une bonne compensation carbone doit créer de la valeur (le projet n'aurait pas vu le jour autrement), être opportune (le projet n'est ni terminé depuis plusieurs années, ni une promesse d'action dans un futur lointain), avoir des effets à long terme (les économies en carbone s'étendent sur une longue période) et éviter la délocalisation du carbone (le projet ne déplace pas les émissions vers une autre région).
Malheureusement, ces critères ne sont pas appliqués à l'heure actuelle. Certaines compagnies aériennes très polluantes, par exemple, prétendent être neutres en carbone car elles achètent des crédits carbone bradés qui datent des années 90. Ces crédits ne font absolument aucune différence en termes de protection de l'environnement. En général, il est peu probable que les crédits carbone coûtant moins de 15 € par tonne de CO₂ aient un impact positif sur la planète. Cela ne signifie pas pour autant que tous les crédits chers sont de bons crédits. Heureusement, il existe des certificats comme le Gold Standard et Plan Vivo, qui permettent de mesurer la qualité d'un projet de compensation carbone. Lorsqu'on les repère, on peut être assuré du sérieux d'une initiative.
Et chez Ecosia, on compense ? Comment dépasser la neutralité carbone
Nous nous rendons parfois sur le terrain pour vérifier l'état de nos plantations. Grâce à un mélange de technologie satellite, de photos géolocalisées et de longs appels téléphoniques, nous réduisons cependant ces voyages au strict minimum. Nous compensons les vols qu'il nous est absolument impossible d'éviter en achetant au prix fort des crédits carbone de qualité, certifiés par le Gold Standard. Veuillez noter que cela n'inclut pas les émissions causées par les produits que nos utilisateurs peuvent acheter après les avoir recherchés sur Ecosia.
En plus de ça, nous produisons de l'énergie renouvelable en grande quantité. Avec nos centrales solaires, nous ne nous limitons pas à produire suffisamment d’énergie pour alimenter toutes les recherches Ecosia à l’énergie renouvelable – nous en produisons deux fois plus. Être renouvelable à 200 % signifie que chaque recherche effectuée sur Ecosia évince l'énergie non renouvelable du réseau électrique. Cela nous permet d'accélérer la transition vers un futur entièrement renouvelable.
Nous plantons également des millions d'arbres grâce à vos recherches. Ces arbres n'ont jamais servi à la compensation carbone. Nous ne vendons pas les milliers de tonnes de CO₂ qu'ils absorbent quotidiennement. Ces arbres ont été plantés pour aider l'environnement (et nous tous par la même occasion), pas pour compenser les émissions carbone d'un individu ou d'une entreprise.
En résumé, chez Ecosia nous achetons des crédits carbone de qualité pour compenser la petite quantité d'émissions absolument impossibles à éviter, nous fonctionnons à 200 % à l'énergie renouvelable, et nous plantons des centaines de millions d'arbres. Tout cela nous permet d'avoir une empreinte positive sur le climat.
Nous espérons ainsi encourager d'autres personnes à dépasser le stade de la neutralité carbone. La crise climatique est trop avancée pour qu'on s'en tienne à la neutralité. Il est temps de laisser une empreinte positive sur la planète, que nous soyons des individus, des entreprises ou des pays. En compensant les émissions que nous n'avons pas pu (ou pas voulu) éviter, les crédits carbone, lorsqu'ils sont de qualité et certifiés, peuvent nous aider dans ce cheminement.