Le 29 novembre prochain, Fridays for Future appelle tout le monde à descendre dans la rue pour participer à la grève mondiale pour le climat.
Une grève pour le climat. Encore ?
Oui, j’en ai bien peur : si nous voulons faire pression sur les gouvernements afin qu'ils se décident enfin à mettre en place les changements nécessaires pour éviter un effondrement environnemental, alors nous devons nous faire entendre.
Voici trois des problèmes climatiques les plus urgents du moment, qui nous concernent tous :
1. Les États-Unis se sont retirés de l'accord de Paris sur le climat
2. L'Australie est en train de brûler et le gouvernement ne réagit pas
3. La Banque européenne d'investissement continuerait à financer les combustibles fossiles sans la pression de l'opinion publique
Les États-Unis se sont retirés de l'accord de Paris sur le climat
Début novembre, le président Trump a officialisé sa décision : les États-Unis se sont retirés de l'Accord international de Paris sur le climat, qui vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre afin d'empêcher la hausse des températures à des niveaux dangereux.
En se retirant, Trump nous rend la tâche plus difficile.
Les États-Unis sont le deuxième plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde, derrière la Chine, et ils sont de loin le plus grand émetteur de l'histoire. Sans les États-Unis, l’accord ne couvre plus que 80 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, contre 97 % auparavant.
Mais tout n'est pas perdu.
Le retrait des États-Unis de l'Accord de Paris ne deviendra officiel qu’à la fin de 2020, soit après les prochaines élections de la présidentielle américaine. Et même si on devait en arriver là, l’accord stipule que les pays ont trente jours pour revenir sur leur décision.
Cela signifie que si les citoyens américains élisaient l’année prochaine un président qui n’était pas climato-sceptique, les États-Unis pourraient annuler leur retrait de l'accord.
Si vous n’êtes pas encore majeur ou si vous n’êtes pas citoyen américain, vous pouvez descendre dans la rue pour faire entendre votre voix et faire pression. Demandez à vos voisins américains de prendre leurs responsabilités puisque leur président ne semble pas vouloir le faire.
L’Australie brûle et son gouvernement ne fait rien pour lutter face à la crise climatique
La semaine dernière, les feux de brousse les plus terribles depuis des décennies ont ravagé l’Australie. Malgré leur lien évident avec la hausse des températures due au changement climatique, le gouvernement australien nie toujours la nécessité de revoir les politiques climatiques.
Lorsque des puissances économiques comme l’Australie ou les États-Unis abandonnent leurs responsabilités en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre notamment, il est beaucoup plus difficile de convaincre des pays comme l’Inde ou la Chine, dont les émissions sont très importantes, d’en faire davantage.
Exigeons que l’Australie et les États-Unis donnent l’exemple !
La BEI continuerait à financer les combustibles fossiles sans la pression de l'opinion publique
La Banque européenne d'investissement (BEI) est la banque de l'Union européenne (UE) et est donc détenue par tous les membres de l'UE. Grâce à leur puissance économique combinée, la BEI est la plus grande institution internationale de prêt public au monde.
Rien qu'au cours des six dernières années, la BEI a alloué à l'industrie des combustibles fossiles un montant impressionnant de 13,5 milliards d'euros. La semaine dernière, la BEI a annoncé qu'elle ne prêterait plus d'argent aux entreprises de combustibles fossiles.
En modifiant ses critères de prêt dans le domaine de l’énergie pour désormais exclure les projets en lien avec les combustibles fossiles, la BEI s'aligne enfin sur d'autres engagements juridiques pris par l'UE, tels que le respect de l'Accord de Paris sur le climat.
N’est-ce pas une bonne nouvelle ?
Si, absolument ! Mais ce qui est étonnant, c’est la manière dont cette décision a finalement été prise.
La BEI n'est pas totalement indépendante. Comme pour les autres institutions de l'UE, toutes les propositions de la BEI doivent être approuvées par les pays membres.
En d'autres termes, la BEI est impuissante à moins que ses membres ne décident de voter, de signer ou de mettre en œuvre ses propositions.
En coulisse, le ministre l'Économie et de l'Énergie allemand et le ministre des Finances allemand bloquaient tous les deux la proposition de la BEI de ne plus investir dans les énergies fossiles.
La pression publique exercée par les organisations environnementales, ainsi que Fridays for Future, a tant attiré l’attention sur eux que le New York Times a interpellé le gouvernement allemand sur leurs prises de position, les forçant finalement à céder.
Néanmoins, comme nous le rappellent des groupes comme BankWatch et Fossil Banks, il existe encore des dizaines d'autres banques qui prêtent des sommes astronomiques à l'industrie des combustibles fossiles. En comparaison, la BEI semble jouer petit bras.
Ce ne sont là que quelques-unes des raisons pour lesquelles il est important que nous participions nombreux à la prochaine marche mondiale pour le climat.
L'histoire montre que les manifestations pacifiques et massives ont le pouvoir de provoquer un changement systémique. Plus il y aura de personnes présentes, plus il y aura d’espoir.
Et vous, qu’est-ce qui vous motive à descendre dans la rue le 29 novembre prochain ? Laissez-nous un commentaire !